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3 IO [i 586] JOURNAL
le clergé, lesquelles il déduisit hautement et longuement , sans rien épargner. Le premier president l'ayant ouy, lui fit une remontrance en forme de réprimande, lui disant qu'il avoit tenu propos trop hautains et pi-quans contre le Roy : en ce même qu'il avoit voulu dire que depuis l'an 1576, l'Eglise de France étoit comme tributaire à son Roy, ayant toujours été depuis ce temps-là chargée de décimes et autres subventions extraordinaires, auparavant non ouyes ni usitées; et combien que le clergé ne se fût jamais épargné à secourir le Roy en sa nécessité, même sous les derniers roys, et en ces derniers troubles où il y alloit de l'Etat et dela religion, néanmoins qu'ils avoient été fort maltraités; que c'étoit icy la cinquiéme aliénation du temporel de l'Eglise, et que tout le spirituel des ecclésiastiques étoit devenu comme à néant, ne faisant le peuple plus de compte de faire des offrandes, ne payer dixme, ni donner ou léguer quoique ce soit, et plusieurs autre-choses semblables que ledit evêque avoit alléguées, tendantes à la décharge du clergé, et trop licentieusement taxantes le Roy à present regnant; lequel ii avoit blâmé, en mots exprès, de faire des exactions effrénées sur le clergé. A quoy les gens du Roy ne dirent mot; dont le Roy, averti, fut fort mal content. Cependant la cour Gt retirer ceux du clergé, sans rien prononcer.
Le 8, La Vaugion, le jeune d'Estissac et de La Rastie se battirent, entre Montrouge et Vaugirard-contre Riron, Genissac et d'Auchie, et demeurèrent morts sur la place.
Le 15 mars, l'évêque de Paris revint de Rome, où il étoit allé par commission du Roy et du clergé; mais mal venu du clergé, parce qu'il avoit demandé et im-
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